Nos chroniques
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William Frederick Cody
William Frederik Cody, alias Buffalo Bill, qui a donné son nom à la ville éponyme du Wyoming, fut beaucoup plus et beaucoup mieux que l'image d'invétéré chasseur de bisons et de directeur de revue à grand spectacle fabulateur.
Contraints de renoncer à entrer dans le parc de Yellowstone via la célèbre US 212 fermée entre Red Lodge et Cooke City par un glissement de neige et de terrain, nous avons passé par Cody pour entrer par l'Est. La ville nous accueille sous une pluie installée pour plusieurs jours; mais elle nous incite à visiter son Buffalo Bill Center of the West avec une grande statue de BB. Nous l'avions oublié celui-là; mais bien nous a pris de nous laisser embarquer dans ce splendide musée, flambant neuf et à la muséographie moderne et orientée vers tous les publics, regroupant outre le Buffalo Bill Museum pas moins que le Cody Firearms Museum, le Draper Natural History Museum, le Plain Indian Museum et le Whitney Art Museum. S'ajoutent la Mccracken Research Library et une programmation d'expositions temporaires et d'événements divers. En plus, comme d'ailleurs souvent dans les musées - vous l'avez aussi remarqué - le restaurant est plutôt sympathique au palais et pour l'ambiance. J'en profite pour signaler le très bon restaurant du non moins très bon Musée d'Anthropologie de Mexico.
Revenons à BB. Une fois visité son musée de Cody, ce personnage s'impose certes comme un pionnier de la conquête de l'Ouest Nord-Américain; mais aussi comme un repenti de la chasse effrénée aux bisons, un éclaireur de la guerre contre les indiens qui est devenu un conducteur de caravanes ayant compris le sens des bonnes relations avec les peuples autochtones (v. photo du centre), un précurseur des communications en tant que promoteur du service de courrier Pony Express, peut-être le père des revues modernes à grand spectacle et certainement un intéressé à l'argent dans le sens des moneymakers que les américains apprécient tant, pas les spéculateurs cyniques de la bourse. BB fut un aventurier, il est encore aujourd'hui une légende et un modèle. Il est un des rares à avoir été décorés de la Medal of Honor, la plus haute distinction militaire des USA.
BB perd sa mère, née Frederici, et son père, anti-esclavagiste notoire, plutôt jeune; ce qui l'amène à commencer déjà vers quatorze ans sa vie aventureuse comme éclaireur puis comme conducteur de caravanes. Je n'ai pas résisté à montrer une photo de l'intérieur d'une charrette attelée (photo degauche), comme celle avec lesquelles les mieux équipés se lançaient à la conquête de l'Ouest. C'est un peu l'ancêtre de notre camping-car. Même taille, construction robuste, avec le nécessaire, mais pas plus, pour affronter les terrains et les temps les plus difficiles.
C'est frappant de découvrir comme BB saura à la fois tirer l'enseignement de ses expériences et rassembler les personnes les plus diverses autour de ses projets. Son charisme tient à son courage, à son esprit d'entreprise, mais aussi à sa gueule. N'en avait-il pas une prestigieuse? (V. photo de droite). Fort de ses nombreux atouts, il montera une revue à grand spectacle qui, sous le titre de Wild West Show, se produira à partir de 1885 déjà devant des publics de plusieurs dizaines de milliers de spectateurs, dans toute l'Amérique du Nord, mais aussi en Europe. Il sera un des premiers à présenter des cavaliers cosaques en grand spectacle en Europe et en Amérique. Il attirera trois millions de spectateurs en 1905 au pied de la Tour Eiffel après une tournée dans une centaine de villes de France. Des bandes dessinées périodiques raconteront ses aventures et celles qu'on lui prêtera. Sa légende était née. La légende de la conquête de l'Ouest fera le tour de la Terre.
RT, à suivre...
24.05.15
New Money / Doc Roberts