Nos chroniques
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Un dimanche après-midi aux Caraïbes
Carthagène des Indes, Cartagena de Indias, principale ville portuaire colombienne de la Mer des Caraïbes, se remplit le dimanche après-midi de sa population qui déambule sur les remparts, qui envahit les ruelles, les places des quartiers et les plages ou qui se fait entendre de l’intérieur des habitations et des restaurants.
Il n’y a pas de doute, je suis bien aux Caraïbes. En pénétrant les étroites ruelles du quartier de Getsemani par une température dépassant largement les trente degrés Celsius, la musique et les rires viennent à ma rencontre. Comme d’habitude, je m’interdis de photographier les gens de près, mais ce n’est pas l’envie qui me manque. La diversité des couleurs des tenues et des peaux offre un tableau qui, avec les sons et la lumière qui se faufilent dans le dédale des ruelles et des petites place, confine au plus beau spectacle imaginable.
Il est bientôt quinze heures et les voix s’élèvent en ralentissant sous l’effet du cuba libre et du mojito. J’ai l’impression de passer invisible, même si j’échange un ou deux “buena tardes”. Les dominos et les pièces d’échec claquent en étant déplacés avec vigueur sur les tables de bois installées devant les entrées. Un peu plus loin une télévision crie devant une demie-douzaine d’aficionados, le match de football du dimanche après-midi vient de commencer.
Les enfants échappent à la surveillance de leurs parents et se rendent sur la place la plus proche où un musicien et un équilibriste argentins s’échangent les faveurs et les quelques pesos d’un public conquis d'avance. Les mères s’inquiètent de leur progéniture laissée libre et se mettent à plusieurs pour emmener les plus petits à la plage. Celle qui se situe à environ un kilomètre du port est bien protégée des vagues, plutôt fortes ce jour-là. Mais pour y parvenir, encore faut-il atteindre un des rares passages permettant de s’extraire des fortifications labyrinthiques qui séparent la ville de la mer.
Je longe une des murailles, en m’abritant tant bien que mal du soleil encore de plomb, et je m’élance sur une des rampes gravissant le rempart au sommet duquel déambulent des amoureux avides de grand air et quelques touristes à la recherche d’une sortie. Avec ses quelque vingt mètres, la largeur de la construction est impressionnante. Mais pas de sortie en vue. Je marche plusieurs centaines de mètres en direction opposée à celle de l’hôtel-camping où est parqué le camping-car avant de repérer un passage de voitures sous la muraille. Arrivé à sa hauteur, je me retrouve cinq mètres au-dessus, sans escalier ou rampe pour le rejoindre. Je retourne alors sur mes pas, redescends par où je suis monté et je m’approche du passage en marchant sur la route. Bon exercice et chaude marche de rentrée.
Le trottoir longeant le fronton de mer est recouvert de sable; ce qui m’oblige à marcher sur la route. Heureusement que la circulation dominicale est plus tranquille que celle de la semaine, mais tous les chauffeurs n’ont pas refusé la bière, le cuba libre ou le mojito proposé à midi. Il faut donc quand même faire attention. Je regrette de n’avoir pas emmené mon maillot de bain. Rentrée collante au campement.
Je reprends l’attente d’une bonne nouvelle du ferry annonçant qu’il accepte les camping-cars pour sa prochaine traversée. Personne ne sait pourquoi il les refuse la plupart de temps, mais pas toujours. Nous sommes plus d’une dizaine de camping-caristes bloqués à Cartagena, c’est l’occasion de s’échanger des informations utiles et des histoires rigolotes; mais nous voulons tous ardemment passer au Panama.
Mélanie a nettoyé pendant mon absence le camping-car du sable qui s'introduit partout avec le vent.
A suivre...
25.01.15
Vulindéla