Nos chroniques
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Ravalement de falaise à Lima
En arrivant à Lima par le bord de mer, on ne peut pas manquer d'être épaté par l'immense falaise en haut de laquelle dominent les quartiers chic de Barranco et bouillonnant de Miraflores. La falaise et la Costa Verde, dont elle constitue l'arrière-plan, sont éclatantes de beauté, mais aussi de propreté. D'immenses filets verts sont tendus contre la falaise friable pour favoriser la végétation plantée pour retenir le sol. En haut, dans la falaise, apparaît le modernissime centre commercial LarcoMar (photo du centre) comme une gigantesque vitrine tournée vers l'océan. En bas, l'ancienne jetée et son célèbre hôtel-restaurant la Rosa Nautica (photo de gauche) font un peu démodé; mais ils rappellent que l'histoire de Lima a connu plusieurs hauts et bas. Et tout ce tableau urbanistique est propre et entretenu. C'est un exploit quand on sait l'insistance avec laquelle les nouveaux arrivants tentent de s'installer aux abords des villes dans des villages de chiffons, de bouts de bois et de tôles, quand on sait avec quelle facilité les automobilistes et les camionneurs sortant de la ville jettent leurs ordures au bord de la route. Bref, le sens du titre de la chronique est expliqué.
Les dix millions d'habitants de Lima sont arrivés par vagues successives, la dernière grosse ayant déferlé dans les années nonante. C'étaient les réfugiés des violences causées par le tristement célèbre Sentier Lumineux. Aujourd'hui ce sont plutôt la politique, les affaires et le tourisme qui dictent le tempo; mais on y est admirablement bien accueilli avec son camping-car par le chaleureux hôtel Hitchhikers et, surtout, Miraflores foisonne de restaurants où on peut découvrir les délices de la gastronomie péruvienne. Elle existe bel et bien et quand les vins du pays auront encore progressé, elle pourra rivaliser sans aucun doute avec celle des côtes méditerranéennes. La réputation de la grande fête gastronomique que Lima organise tous les ans au début septembre sur la Costa Verde fait déjà la fierté des limeños (habitants de Lima).
Rendons nous encore un moment à l'étonnant centre commercial LarcoMar; pas si facile à trouver, tant le parc qui constitue son toit est bien intégré à la grande promenade que parcourent les familles, les sportifs et les touristes pour admirer l'océan du haut de la falaise. Les restaurants et leur terrasses sont toujours orientés vers le large, abrités des vents marins persistants par des palissades de verre efficaces. Les boutiques et les magasins se suivent sur plusieurs étages, en haut les griffes de luxe, au milieu les produits utiles, en bas ceux de première nécessité. Situé en bas, l'excellent supermarché proposent des prix attractifs, voire bon marché. Cette structure, avec des places où les enfants peuvent s'ébattre sans danger, attire ainsi une clientèle appartenant à tous les milieux de Lima. C'est une vraie réussite d'intégration architecturale, économique et sociale. Il faut s'y rendre après avoir visité l'incroyable pyramide antisismique Huaca Pucclana datant de 800 ap. JC. On se rend alors compte que l'urbanisme à Lima n'est pas né d'hier.
Après avoir fait le plein d'urbanité, après avoir passé de bons moments avec les autres nomades croisés au Hitchhikers, après avoir dégusté des "ceviches" inoubliables, nous avons encore été passer une soirée dans le Parque de la Reserva où quatorze fontaines illuminées offrent autant de spectacles eau et lumière contemporains. A ne pas manquer. Et puis seulement nous avons redémarré le six cylindres de notre caravane automobile pour nous lancer à l'assaut de la Cordillère Blanche, en particulier à la découverte des vestiges de la civilisation Chavin.
A suivre...
31.08.14
Ra Kambana