Nos chroniques
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La 5 bolivienne du Nord au Sud
Ce fut plutôt la Cinq bolivienne du Nord au Sud avec un détour de 200 km dû au bloqueo d'Uyuni qui nous fit passer par Oruro et Santiago de Huari. Il faut aussi y ajouter la superbe piste forestière (v. photo de gauche) conduisant de la frontière Bolivie-Brésil de San Matias aux premières réductions jésuites et à la Panamericana d'où commence la Cinq.
Nous aurions aussi pu intituler notre article comment passer des plus de 30° de l'Amazonie au moins 15° du Salar d'Uyuni (photo de droite); ou encore, plus simplement: Retour en Bolivie que nous aimons tant pour ses montagnes et ses hauts plateaux, même s'il y fait froid la nuit (v. le torrent glacé de la photo du centre).
Une fois la forêt amazonienne derrière nous, une fois quelques-unes des plus belles réductions jésuites visitées, nous arrivons dans la région très fertile de Santa Cruz. Les grandes cultures et les immenses élevages occupent le paysage et, saison des moissons oblige, la route est parcourue par d'énormes moissonneuses automotrices et des camions transportant le grain dans les centres de collecte. En prenant de l'altitude en mettant le cap au Sud, en direction de Sucre, l'agriculture industrielle cède la place à une agriculture de plus en plus artisanale, au fur et à mesure que nous montons. Vers 4000 m, elle n'est plus que de subsistance pour des communautés qui montrent une existence rude et rudimentaire qui n'a plus rien à voir avec celle des basses plaines.
Nous ne résistons pas à repasser quelques jours à Sucre, tant cette ville est agréable et belle. Puis nous poursuivons la Cinq jusqu'à Potosi où la police nous informe que le bloqueo d'Uyuni perdure et que cette dernière ville n'est pas accessible. Nous faisons alors le détour par Oruro et nous arrivons à l'entrée du Salar d'Uyuni de Colchani sans transiter par Uyuni. Nous bivouaquons depuis plusieurs jours entre 3'700 et 4'000 m et les nuits sont tellement fraîches que nous n'arrivons pas éviter que la tuyauterie d'eau de notre camping-car gèle. Il fait alors moins quinze à l'extérieur et nous allumons toutes les trois heures le chauffage pour une demie-heure; mais la température intérieure tombe quand même au-dessous de zéro. Comme le chauffage sollicite nos batteries, nous ne pouvons pas chauffer davantage. Heureusement, l'installation d'eau est robuste, en particulier la pompe; et vers 15h00 tout est dégelé et fonctionnel jusqu'à la nuit suivante. Mais nous craignons quand même qu'un froid plus intense n'ait une fois raison de la pompe.
Au moment de nous élancer dans la traversée du Salar d'Uyuni, notre moteur manifeste des bruits inhabituels à l'allumage et, depuis ce moment là, ne délivrera plus qu'environ 15% de sa puissance. Sur le plat du Salar, ce n'est pas gênant; mais nous sommes un peu inquiets pour la suite. Heureusement, cet ennui mécanique n'entamera pas notre jouissance en traversant ce désert de sel qui ne nous a pas voulu en février dernier, rempli qu'il était d'eau.
A suivre...
28.07.14
Walk Away