Nos chroniques
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La fièvre du diamant est tombée
En montant de 1000 mètres, la température diminue de 7 degrés Celsius. Première leçon de météorologie. Après plusieurs jours de route à l'altitude de l'océan avec une température oscillant entre 28 et 32 degrés, nous avons mis le cap sur la Chapada Diamantina perchée à plus de 1000 mètres; ce qui nous a permis de constater, en l'appréciant, que la théorie météorologique est exacte. En d'autres termes, si nous avons profondément bien dormi à Lençóis ou dans le Vale de Capão, ce n'était pas seulement dû aux marches sur les traces des garimpeiros (chercheurs de diamants) ou au haut de la Cachoeira da Fumaça, une des plus hautes cascades du Brésil avec ses plus de 400 m (v. photo de droite); c'était surtout grâce à la fraîcheur bienvenue des nuits.
La ruée vers le diamant de la Chapada Diamantina a cessé avec la découverte des mines diamantifères d'Afrique du Sud, même si ce n'est qu'à la fin des années quatre-vingt-dix que l'extraction avec des moyens motorisés a été interdite. Aujourd'hui, les touristes dépassent de beaucoup en nombre les derniers chercheurs de diamants équipés seulement de leur tamis manuel. Il contribuent d'ailleurs aussi beaucoup plus à l'économie de la population du parc. Celle-ci est formée des descendants des chercheurs de diamants qui, après une première conversion dans l'agriculture, ont bien compris l'intérêt du tourisme. Peut-être l'ont-ils d'ailleurs trop bien compris. Rendre le recours aux guides obligatoire pour accéder aux chemins de randonnée sous le faux prétexte qu'ils présentent des dangers ou facturer les nuitées et les repas à des prix de métropole pourraient inciter les touristes à se rendre ailleurs. Nous avons aussi connu ces excès et le détournement des touristes dans certaines régions de chez nous.
Mais les deux guides que nous avons sollicités ont été aussi agréables et prévenants l'un que l'autre et ils nous ont fait découvrir des endroits ma fois fort sympathiques. Tous les singes, perroquets, chats sauvages et pumas n'étaient pas au rendez-vous, mais la faune végétale et le paysage étaient époustouflants.
Les rivières continuent de creuser des formes et des cavernes dans l'aggloméré de sable, de coquillages et de cailloux, parfois de diamants, qui constitue leur lit et le sol en général de la Chapada Diamantina (v. photo de gauche). Et les anciens villages créés à l'époque du diamant sont devenus comme Capão ou Lençóis des lieux où l'on vient volontiers rêver au temps de la ruée vers le diamant à l'ombre d'anciennes bâtisses qui ont conservé le style et les couleurs d'antan. Les officines des trafiquants sont devenues des boutiques ou des restaurants qui proposent parfois des produits de la meilleure qualité. Ce fut en tous cas pour nous l'occasion de découvrir la saveur de l'açaï (sorbet d'açaï, céréales, yogourt et miel) et la finesse du travail des sculpteurs sur bois ainsi que des constructeurs de murs en pierre sèche. Le jointoyage avec de fines pierres se retrouve sur la plupart des murs de la Chapada (photo du centre).
Retour sur la BR101 pour continuer notre remontée passionnante du Brésil.
A suivre...
28.05.14
Hide and Seek