Nos chroniques
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Sud brésilien sous influence germanique
Le Brésil a bien entendu sa propre identité, mais en traversant le Rio Grande do Sul et le Santa Catarina, le long de la côte ou à l'intérieur des terres, l'architecture, les fermes propres en ordre, la circulation trépidante à l'abord des grandes villes et la profusion d'enseignes et de noms germaniques nous rappellent immanquablement que les allemands ont été nombreux à s'installer au Brésil depuis le 19ème siècle. Leurs descendants parlent d'ailleurs encore très bien et très volontiers la langue de Goethe; ce qui nous arrange bien, notre portugais étant très limité. Les noms italiens sont nombreux aussi. Nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que si les deux régions précitées s'inscrivent comme les plus dynamiques du Brésil, socialement et économiquement, la combinaison de la créativité italienne, de l'ardeur au travail allemande et du formidable potentiel que représentent les ressources humaines et naturelles brésiliennes engendre une société qui semblent n'avoir rien à envier aux mieux loties d'Europe.
Arrivés à Gramado puis à Bento Gonçalves pour y découvrir les vins brésiliens encore peu connus en regard de ceux d'Argentine et du Chili, mais déjà très appréciés des amateurs, nous trouvons une ville à l'architecture et à l'arrière pays faisant davantage penser à la Forêt Noire ou à la Bavière qu'à toutes les images que nous avions du Brésil. Sur la très longue route 101 qui longe presque toute la côte atlantique du pays, les camions plus longs que tous ceux déjà vus auparavant et les modèles d'automobiles les plus récents s'entrecroisent à une vitesse époustouflante. Nous avons l'impression de nous traîner là au milieu avec notre camping-car et notre allure de retraité en gênant une circulation rythmée par les affaires. Heureusement, nous bénéficions de la gentillesse et du sourire compréhensif d'un peuple en marche au pas de charge, mais au pas de la samba.
Les maisons et les hôtels de Gramado pourraient tous avoir été apportés de Forêt Noire ou de Bavière. Les rues et les boutiques sont entièrement décorées de lapins et d'oeufs géants de pâques. Des animations ont lieu sur les places et la foule est présente en nombre. Ce qui frappe: le monde, la qualité des produits offerts - le chocolat est excellent, le vin très réussi et toutes les griffes sont en vitrine - et le fait que tant les constructions que les devantures des magasins semblent avoir été récemment rénovées. Dans la campagne aussi, les entreprises sont plantées au milieu de terrain jardinés avec soin. Elles alternent avec des exploitations agricoles ou d'artisans de la construction ainsi que d'habitations qui sont toutes pimpantes.
Le soir, nous décidons d'aller manger une fondue au fromage dans un restaurant où nous apprécions l'amabilité et l'efficacité du personnel de service tout autant que la propreté des lieux. Huit francs suisses pour une fondue au fromage servie dans un établissement de qualité, c'est peu cher; surtout quand nous découvrons que, pour le prix, elle est suivie par une grillade de viandes diverses sur ardoise et par une fondue de chocolat au fruits. Manger un morceau d'ananas trempé dans du chocolat noir en fusion est divin.
Et pour couronner le tout, le Brésil s'avère sensiblement meilleur marché que tous les autres pays d'Amérique du Sud déjà traversés. Nous avons donc commencé notre périple dans cet immense pays dans d'excellentes conditions, même si la chaleur et les moustiques étaient aussi à l'accueil. Nous reviendrons ultérieurement sur le paysage.
A suivre...
17.04.14
Liebstraum Boogie