Nos chroniques
Nos chroniques
Los Esteros del Ibera deux fois unique
Notre route croise une nouvelle fois celle de l’entrepreneur écologiste Douglas Tompkins aux Esteros del Iberá que nous qualifions de deux fois unique: une fois pour leur écosystème, en particulier leur système hydraulique et, une seconde fois pour la prise de conscience collective de la population locale eu égards aux perspectives de développement socio-économique.
Comme au Parc Pumalin, Douglas Tompkins a le mérite de poser les bonnes questions et d’interpeller judicieusement la population et les autorités. Mais aux Esteros del Iberá, nous avons eu la chance de rencontrer Rémi Brard, étudiant parisien en géographie, qui outre sa connaissance des lieux et des propositions de Tompkins, étudie en particulier le village de Carlos Pellegrini. En y arrivant, nous avons aussitôt été frappé par le soin apporté par les villageois:
-à la propreté des lieux - pas d’amoncèlements sauvages d’ordures comme dans la plupart des autres villes et villages -,
-à l’arrangement des tours des maisons - quelques chevaux, chiens, moutons et vaches en liberté, mais pas les habituels autos, machines ou matériaux divers abandonnés - et
-à la limitation sonore - pas les autos et les motos pétaradant plus fort que leur cylindrée et les radios à "donf" -.
Alors que la plupart des campings disposent d’équipements déficients, voire pas fonctionnels où les ordures jonchent les emplacements proposés aux campeurs; celui de Carlos Pellegrini est comme le village léché, les sanitaires sont propres et fonctionnels et les campeurs réduisent la force de leur musique afin qu’elle ne dérange pas le voisinage. Comme à Pumalin, c’est la signature de Tompkins, même si les villageois impliqués dans la gestion du camping et dans l’organisation des visites des Esteros font preuve d’un savoir-faire qui dénote une réelle prise de conscience de la nécessité d’élever le standard des prestations touristiques offertes. Des services de meilleure qualité tout en respectant davantage l’environnement. C’est probablement la clé du développement touristique durable dont a besoin l’Argentine.
Cependant, nous avons le sentiment que les choses avancent dans une direction intéressante. Nous ne serions pas étonnés que la menace écologique qui pesait sur les Esteros del Iberá à l’époque où ils étaient surtout voués à la culture du riz et à la chasse soit en voie d’être écartée. S’agissant probablement d’un cas unique au monde d’un marécage d’une telle étendue, abritant une faune et une flore aussi diversifiée, qui ne soit pas irrigué par un réseau de fleuves ou de rivières, mais qui ne doit son eau qu’aux précipitations, la préservation de cet écosystème comme ressource écotouristique majeure est devenu un objectif stratégique largement partagé.
Les conservateurs et les défenseurs d’une agriculture en perdition et les nationalistes xénophobes luttant contre les idées progressistes de l’écotourisme et de l’accueil des visiteurs étrangers ont bientôt dit leur dernier mot. Aux touristes de se montrer digne de cette évolution, en particulier en adaptant leur comportement en conséquence.
En ce qui nous concerne, nous vous laissons découvrir sur internet les plus belles images de ce site merveilleux. Vous pourrez ainsi admirer les anacondas jaunes, les cabiais, les caïmans, les cerfs du Pantanal, les chevreuils de la pampa, les hérons, les espèces de lièvres et de loutres, les renards et plus de trois-cents oiseaux différents sans vous faire dévorer comme nous par les mouches et les moustiques.
Nous retournons dans la province des Misiones.
A suivre...
07.03.14
Nostalgic Waltz