Nos chroniques
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Mais où est donc la piste?
Quand on a un trou dans l’espace couvert par ses cartes GPS grand comme le pays où l’on voyage, en l’occurrence la Bolivie (v. photo de gauche de la couverture Garmin de l’Amérique du Sud), que les cartes imprimées de dernière édition sont approximatives, voire inexactes, et que la signalisation est inexistante, on peut être dans la m... (v. photo du centre). Mais que la piste empruntée soit la bonne ou non, elle nous conduit presque toujours dans des paysages époustouflants (v. photo de droite).
Bref, vous avez compris que notre premier périple bolivien dans l’Altiplano du Sud-Ouest a un peu été une galère de navigation. Sans le site www.viajerosmapas.com qui propose notamment une carte GPS de la Bollivie, compatible Garmin, nous serions probablement toujours en train de chercher notre chemin. Cette carte ne nous propose pas un chemin pour arriver à un point, mais elle nous montre le réseau de routes, plus ou moins précisément, et où on est. Merci www.viajerosmapas.com et que Garmin ne tarde SVP pas à boucher ce trou.
L’incertitude quant à la route, l’altitude entre 4500 et 5000 m, l’isolement dû à l’absence de réseau téléphonique et à la rareté des personnes croisées a apporté à cette traversée une tension nerveuse qui ne s’est relâchée qu’en retrouvant la civilisation de San Pedro de Atacama. Une fois arrivés au milieu de cette gigantesque sculpture volcanique, nous ne croiserons plus que des véhicules tout-terrain transportant des touristes à toute vitesse - à toi de t’écarter - et d’autres, moins nombreux, se rendant aux mines. Nous aurions probablement obtenu de l’aide en cas de panne mécanique; mais nous avons été bien heureux que notre Toyota ne nous lâche pas. Et pour trouver le chemin? - L’ambiguité répétée des réponses des opérateurs touristiques nous a fait pensé qu’ils préféraient les touristes voyageant avec eux à ceux s’aventurant seuls avec leur camping-car. Nous avons en tous cas appris à naviguer en combinant au mieux les données de notre GPS, les tracés fantaisistes de notre carte imprimée et la lecture du paysage. Quand nous arrivions à l’étape, la satisfaction d’avoir maîtrisé l’exercice de navigation venait augmenter le plaisir d’avoir traversé des paysages à vous couper le souffle. La diversité de couleurs offerte par la multiplicité des roches et des sables crachés par les volcans, la transition moult fois répétée entre vallées sablonneuses, salars et cols caillouteux, le ciel assurant un jeu de lumières allant du noir au blanc en passant par toutes les couleurs imaginables, et une température passant de moins zéro degré Celsius à plus de trente ont fait de ce premier voyage bolivien aux confins de l’extrême une expérience que nous nous réjouissons de renouveler. Ce sera en octobre prochain, au retour du Brésil.
Et pour qu’une telle aventure soit heureuse, il faut aussi de la chance. Nous l’avons eue. Merci aux dieux des nomades.
La première fois, ce fut en nous retrouvant sans réseau téléphonique à plus de 20 km du premier village, embourbés à ne plus pouvoir ni avancer, ni reculer (v. photo du centre). Nous nous sommes heureusement retrouvés dans ce jus avec trois autres automobilistes boliviens, aussi plantés, qui heureusement savaient exactement comment opérer pour se sortir de cette gadoue. Deux heures plus tard un tracteur arrivait pour nous tirer d’affaire. Merci à notre compagnon d’infortune vétérinaire Alain qui a fait preuve, ainsi que son père, d’une compétence qui restera pour nous un grande leçon de calme et d’efficacité.
La seconde fois, ce sera au moment de croiser par hasard un berger rentrant chez lui chargé de bois. Nous commencions à rouler sur la piste devant nous amener à Mallcut (au Nord d’Uyuni). Il pleuvait et, la veille, nous avions renoncé à nous y lancer, tellement la pluie inondait le terrain. Ce bon berger nous arrêta pour nous faire savoir que nous allions certainement nous planter (ils utilisent aussi ce terme) en continuant et qu’il fallait faire un détour par une autre piste, invisible à l’oeil nu et, bien entendu, pas mentionnée sur la carte imprimée ni sur le GPS. Merci à toi berger, tu nous a évité une galère embourbée comme celle connue deux jours auparavant.
Après quatre jours de repos dans le climat idéal (sec, chaud de jour, frais de nuit) et l’ambiance décontractée de San Pedro de Atacama, nous repartons, gonflés à bloc, pour faire un service du véhicule à Antofagasta et, surtout, pour aller visiter l’observatoire La Silla du Mont Paranal.
A suivre...
09.02.14
No Soy de Aquí, No Soy de Allá