Nos chroniques
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La traversée du Désert d'Atacama
Le désert d'Atacama s'étend au Chili sur 1000 km, des frontières avec le Pérou et la Bolivie jusqu’au Sud de Copiapo, entre la Cordillère des Andes et le Pacifique. Il se situe entre 0 et 4000 m d’altitude et il est réputé être le désert le plus aride du monde puisqu'il n'y pleut presque jamais. Cette sécheresse absolue est due à un phénomène climatique et à l'altitude élevée qui empêchent la formation de nuages hauts produisant la pluie. Il n'y a pratiquement aucune végétation visible, hormis dans quelques oasis à l'intérieur des terres et plus en altitude. Ces quelques oasis peuvent même recevoir quelques gouttes de pluie, ce qui permet de cultiver les terres, mais à une échelle très restreinte. Par contre, certains animaux comme les flamands roses, les lamas, les vigognes et autres animaux andins vivent dans ce décor assez hostile.
Atacama est caractérisé par la présence de ses nombreux lacs de sel, formés il y a plusieurs millions d'années. Certains s'enfoncent jusqu'à 40 m de profondeur. Il faut environ 10’000 ans pour que se forme une croûte d'un centimètre. Le reste du désert est partagé entré des dunes de sable, des volcans enneigés culminants à plus de 6000 mètres, quelques oasis et des geysers.
Contrairement à certains déserts qui ne voient passer sur leurs sols que des populations nomades, le désert d'Atacama est habité à certains endroits, notamment sur ses bords. Environ un million de personnes vivent dans les villes côtières, dont Antofagasta, la deuxième du Chili, et San Pedro de Atacama. Les habitants, des Amérindiens de la tribu des Aymaras pour la plupart, exploitent les mines de cuivre de la région, parmi les plus riches du monde. Ils font commerce des produits de la pêche et commencent à s'ouvrir au tourisme. (extraits retouchés tirés de www.linternaute.com).
Ce n’est pas un hasard si la communauté scientifique mondiale s’y retrouve pour construire les télescopes les plus puissants et si les nord-américains y ont essayé leurs véhicules d’exploration lunaire ou de la planète Mars.
Cette longue introduction avant de vous raconter que nous avons traversé le Désert d’Atacama à deux reprises du Nord au Sud, de San Pedro de Atacama à Copiapo. La traversée est longue et monotone, mais il faut bien admettre qu’elle nous a les deux fois beaucoup plu. En partant de San Pedro de Atacama, où nous sommes arrivés la première fois d’Argentine par le Paso de Jama et la seconde fois de Bolivie par Hito Cajon, c’est commencer par une ville-oasis où il fait bon s’arrêter quelques jours. Les campings et les hôtels y sont agréables, les restaurants proposent une cuisine plutôt sympathique et les magasins sont bien fournis. C’est aussi un peu la croisée des touristes passant au Nord du Chili. Nous apprécions de retrouver ou de faire connaissance de voyageurs au long court comme nous avec lesquels nous avons moult informations utiles ou impressions à partager.
La traversée commence par une route ou par une voie ferrée principalement au service des exploitations minières abondantes dans cette région. Nous en avons déjà parlé dans un article précédent. Nous abrégeons.
Les bivouacs sous des ciels étoilés majestueux sont à inscrire au bénéfice de la traversée, avec la visite de l’observatoire ESO du Paranal en point d’orgue. C’est le deuxième aspect très positif de cette descente.
Un peu comme dans l’Altiplano, la succession de montagnes et de vallées, de dunes et de plateaux, dont les formes et les couleurs ne cessent pas de varier et de revêtir toutes les teintes imaginables, transforme le paysage en une vaste fresque dont il est difficile de se détacher. Où sont les peintres du Désert d’Atacama comme il y en a eu tant qui ont été inspirés par les Alpes?
Et puis la route commence à descendre, elle s’enfile sous la barrière nuageuse provoquée par l’océan, en particulier dans la zone rafraîchie par le courant du Humboldt. L’attention des automobilistes est alors paradoxalement attirée par des panneaux annonçant la possibilité de brouillard. Nous arrivons au Parque Nacional Pan de Azùcar où le désert se jette dans le Pacifique. A l’écart des villes portuaires desservant l’économie minière ou de la pêche, les côtes ne sont formée que de rochers ou de sable où vivent dans des abris de fortune quelques familles de petits pêcheurs ou ramasseurs d’algues.
Quelques installations touristiques voient le jour, encore très douces et réduites. Bref, à l’interface entre le Désert d’Atacama et le Pacifique nous avons découvert des plages principalement animées par des otaries et des pélicans qui sont parmi les plus belles que nous connaissons.
Demain, en route pour le Paso San Francisco et ses 4747 m. Nous retraversons la Cordillère des Andes pour rejoindre l’Argentine et monter au Brésil.
A suivre...
18.02.14
So What