Nos Chroniques
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Les Andes et leurs mines
80'000 t/j de minerai extrait, 800 t/j de cuivre et d'autres métaux comme de l'or et du molybdène, 30'000 collaborateurs. La mine Codelco de Chuquicamata est la plus grosse productrice de cuivre du monde. Deux autres mines ont été ouvertes sur la même veine, la plus récente n'est plus à ciel ouvert, mais exploitée en creusant des tunnels; ce qui réduit l'impact sur l'environnement aérien de 90%. Ce sont des nuisances tellement fortes que la ville de Chuquicamata a dû être déplacée de 10 km en direction de Calama. Les derniers habitants l'ont quittée il y a une dizaine d'années. Notre guide en faisait partie. C'était émouvant de le suivre dans sa ville natale, en passant devant la maison des syndicats, le théâtre municipal, l'école technique où il fut formé, la bibliothèque et l'église. La maison de ses parents, mineurs aussi, et la sienne ont déjà disparu sous les immenses tas de matériaux sans valeur économique rejetés par la mine.
En descendant la panaméricaine chilienne au Sud, à travers le désert d'Atacama, nous passons devant de nombreux villages miniers abandonnés, ils abritaient des mineurs exploitant des mines dont le cuivre était exclusivement extrait à l'acide sulfurique. Méthode simple et relativement peu coûteuse. Plus en profondeur, le minerai nécessite d'être traité par électrolyse. 90% du cuivre extrait au Chili l'est aujourd'hui ainsi. Les petites mines ont du être abandonnées quand les filons de cuivre de surface ont été épuisés, faute de moyens financiers suffisants pour se doter des électrolyseurs nécessaires à l'extraction du cuivre de profondeur.
Mais le désert d'Atacama révèle aussi une multitude de mines en activité, certaines depuis peu, avec des moyens très modernes. Nous comprenons mieux en quoi consiste le poumon économique chilien de l'industrie minière. Nous ne croiserons d'ailleurs sur la Ruta 5, ou nous ferons dépasser presque que par des gros camions transportant du minerai, des équipements lourds ou d'immenses machines. Au Nord de Santiago, jusqu'à ce qu'elle touche le Pacifique, cette route pourrait aussi bien être appelée la route des mines. Elle constitue une artère vitale de l'exploitation et du commerce miniers chiliens que les quelques tronçons de voie ferrée sont loin de délester. Le ferroutage n'est pas pour demain au Nord du Chili non plus...
A suivre...
24.09.13
Slow Freight