Nos Chroniques
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L'Altiplano es alto y ventoso
Michelin nous indique un Paseo de Jama à 4200 m pour passer de Salta en Argentine à San Pedro de Atacama au Chili. La nuit tombe en-dessous de 0° à Salta (1187 m) et les sommets entourant la ville sont complètement givrés. Nous nous demandons si c'est une bonne idée de se lancer à l'assaut de l'Altiplano alors que l'hivers n'est pas encore terminé.
En arrivant vers midi à Tilcara (2455 m), à l'entrée de la Quebrada de Humahuaca, le ciel est entièrement dégagé et il fait plus de 30°. L'option était bonne.
La beauté de la vallée de Humahuaca et les couleurs des montagnes qui surplombent Pumamarca dépassent toutes les descriptions dithyrambiques de ceux qui nous ont précédés, la force du vent aussi. Bivouac à Tilcara et réveil à 0°, juste pour nous rappeler que l'Altiplano est un désert où le gradient de température peut dépasser 30° entre le jour et la nuit.
Nous bivouaquons encore une fois à Susques (3661 m) avant de monter les derniers 549 m pour franchir Jama et passer au Chili. Ce que ne dit pas Michelin, c'est que la route monte jusqu'à 4834 m avant de redescendre. A quoi sert-il d'indiquer les 4200 m du col de Jama et pas l'altitude maximale de la route? Laissons répondre les cartographes de Michelin...
Le vent soufflait tellement fort, tellement froid et tellement poussiéreux que nous hésitions à sortir de la voiture pour prendre des photos. Merci Azalaï d'avoir prévu des WC intérieurs. Souvent contre nous, ce vent s'ajoutait à l'altitude pour rendre l'ascension des cols laborieuse. Nous avions l'impression d'avoir retrouvé la 2 CV avec laquelle nous luttions en 2ème et en 3ème contre le mistral, pour remonter la vallée du Rhône. D'ailleurs, les cols les plus élevés et aux pentes les plus raides ont juste été franchi en 2ème avec notre Toyota de plus de 4 l de cylindrée. La fumée en plus en comparaison de la 2 CV.
Si la végétation déclare forfait au-dessus de 4500 m, il est quand même étonnant de voir des cactus de 2 ou 3 m quasiment jusqu'à 4000 m d'altitude. Mais le plus époustouflant appartient aux ânes, aux lamas et aux vigognes qui paissent une herbe ressemblant davantage à des ronces qu'à de la doucette, dans un vent à décorner les boeufs, loin de tout abri, en dégageant une impression de "tout va bien" déroutante. L'homme est un animal bien fragile.
Tout heureux de n'avoir connu aucune avarie mécanique au cours de notre traversée du désert de l'Altiplano, nous contournons le volcan du Poquisi (5'745 m) et nous nous jetons dans le toboggan vertigineux que constitue la route qui rejoint San Pedro de Atacama (2420 m), quelque 2000 m plus bas.
A suivre...
19.09.13
Tilcara cuando llueve