C'est pour avoir une vue panoramique sur la multitude de lacs (Lagos Ruca Choroi, Aluminé, Moquehué, Norquinco, Pulmari), de volcans (huit gros dont le Lanin au Sud et le Copahué au Nord), de forêts d'araucarias et de rivières (Rio Aluminé principalement), que nous avons décidé de monter au sommet du volcan Batea Mahuida (2010 m). C'est aussi parce-qu'il est officiellement possible de monter en véhicule tout-terrain jusqu'à deux kilomètres du sommet.

La piste de sable de pierre ponce quitte la RP 23 à l'Ouest de Villa Pehuenia (1100 m), juste avant la frontière entre l'Argentine et le Chili. A l'entrée du Parque de Nieve Batea Mahuida, nous apprenons que nous avons l'autorisation de monter jusqu'au sommet du cratère en automobile, à condition que le véhicule soit tout-terrain.

Une fois dépassée la limite de croissance de la forêt, vers 1500 m, le sol sablonneux et rocailleux nous rappelle que nous sommes sur le flanc d’un volcan. Nous passons la station de ski qui, comme beaucoup de moyenne altitude dans les Andes, souffre d’un enneigement de plus en plus à ranger au rayon des souvenirs. Les installations sont déjà en piteux état. Dans ces régions de moyenne montagne, le tourisme doit trouver comme chez nous de nouvelles propositions qui, notamment, se déroule à d’autres saisons que l’hiver. Mais c’est en hiver que les agriculteurs ont un peu de temps à consacrer à l’acquisition de revenus accessoires dans l’agro-tourisme.

Nous nous arrêtons d’abord au lac qui remplit le cratère large de quelques centaines de mètres puis nous nous lançons à l’assaut du cône surélevant le cratère au Nord. Au bas de la dernière pente qui doit dépasser 100%, nous avons quelques hésitations. Apercevant un véhicule au sommet s’apprêtant à redescendre, nous l’observons. Le terrain ne semble pas glisser et, après avoir engagé les vitesses réduites, nous nous engageons dans une montée d’environ 500 m qui ne permet pas de demi-tour ni de croisement. Certains effets glissent hors du filet du plafonds de la cabine et des vides-poches de la cellule, tant la pente est raide; mais la montée en deuxième petite vitesse s’effectue sans autre problème que l’accélération de notre rythme cardiaque.

La piste parcourt le bord du cratère jusqu’à un relais-émetteur où il est aisé de faire demi-tour. La vue panoramique est grandiose, d’autant plus qu’une couronne d’araucarias bourgeonnant fait le lien entre le haut des montagnes volcaniques qui nous entourent et les lacs et les pâturages en contre-bas.

La descente sera encore plus spectaculaire, mais comme la montée a eu lieu sans encombre, nous l’aborderons gaillardement.

Après avoir montré ses qualités en altitude, dans la neige, sur le ripio et dans les traversées de rivières, notre casa rodante a démontré ses aptitudes en terrain pentu. On verra plus tard les tests dans le sable et la boue qui ne manqueront pas en Amazonie.

A suivre...