Nos chroniques
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Noël à San Carlos de Bariloche
Sans neige ni frimas, loin des siens et hors d'atteinte du matraquage publicitaire des vendeurs de cadeaux, Noël n'est pas le même (cf. le titre de la pièce musicale de Charles Lloyd et Keith Jarret). Mais réveillonner à San Carlos de Bariloche, la capitale de chocolat sud-américain, avec Pacaline, Angelo et Jean-Pierre, rencontrés sur les routes d'Argentine, nous enchanta; d'autant plus qu'Internet et Skype nous ont quand même permis de communiquer avec nos familles réunies pour Noël.
Nous avons fait la connaissance de Pascaline et Angelo sur la route menant d'El Chaitén à El Calafate. Routards comme nous, ils saucissonnaient pour midi avec un autre couple croisé au Lago del Desierto et voyageant aussi avec une cellule Azalaï. Valérie et Jean-Pierre ont collé leur casa rodante contre la nôtre dans le minuscule camping Josmar de Puerto Natales; c'est ainsi que nous les avons connus. Nous avons d'ailleurs pris ensemble le ferry de ce port mythique pour Puerto Montt. Les voyageurs forment une grande famille qui n'abandonne aucun des siens sur le bord de la route. La solitude en voyage n'appartient qu'à ceux qui la désirent vraiment.
Comme Pascaline et Jean-Pierre sont de parenté, comme il se trouve que nous avons passé un réveillon du nouvel-an avec Jean-Pierre chez nos (belle)-soeur et beau-frère de La Chaux-de-Fonds, comme surtout nous les aimons tous les quatre, nous avons décidé de passer Noël ensemble. Et, c'est à Bariloche (on laisse tomber le San Carlos) que nos chemins devaient se recroiser. En effet, Jean-Pierre devait y retrouver le 26 décembre sa Valérie partie quelques jours plus tôt raccompagner sa mère à Buenos Aires.
Nous fûmes donc cinq à louer une cabaña, nous allâmes aux courses ensemble et nous bûmes et mangeâmes beaucoup trop pendant deux jours. Amis, parents, enfants et petits enfants, tous furent atteints pour se souhaiter joyeux Noël. Heureusement que la borne wifi performante (c'est de loin pas toujours le cas en Argentine) nous a permis d'établir plusieurs communications simultanées avec Skype, il y aurait eu sinon de la bagarre pour avoir la ligne.
Los cinco jubilados, une comédienne bretonne, une assistante à domicile nîmoise, un architecte toulonnais, un installateur sanitaire romain et un fonctionnaire neuchâtelois, avec surtout deux dames qui s'entendaient presque trop bien pour les emplettes, la mayonnaise est montée à plus d'une reprise. Au menu du réveillon: salade verte, gigot d'agneau à l'ail, pommes de terre au four, fromage et panettone, le tout accompagné de champagne et de vin rouge argentins fort agréables.
Finalement, le plus dur en voyage, alors qu'on apprend à refouler la nostalgie des siens restés au pays, est de passer son temps à se séparer de voyageurs rencontrés à la croisée des chemins et avec lesquels nous voyageons quelques jours, juste le temps de s'apprécier, avant de reprendre chacun sa route.
Pour Valérie et Jean-Pierre, ce sera cap au Sud par la 40 et remontée au Nord par la Carretera Austral. Pour Pascaline et Angelo, ce sera franchissement de la Cordillère des Andes vers le Chili et remontée en direction du Pérou. Pour nous, c'est cap au Nord par la 40, en direction de la Bolivie. Bonne route à tous...
A suivre...
26.12.13
Is it really the same ?