Ils viennent nombreux à El Chalten pour l'approcher, mais peu le touchent et moins encore le vainquent. En ce qui nous concerne, nous ne l'avons qu'approché.

Les tehuelches le nommaient El Chalten (montagne de feu ou sommet enfumé) et les explorateurs Perito Moreno et Carlos Mayo la renommèrent Fitz Roy en hommage au capitaine du Beagle qui remonta en 1834 le Rio Santa Cruz avec Darwin à bord.

Le français Lionel Terray fut le premier à gravir le Fitz Roy, en 1952 seulement. La montagne en pointe est formée de facettes toutes aussi lisses et verticales les unes que les autres, de surcroît presque continuellement recouverte de nuages et balayée de vents tempêtueux. Quand ce n'est pas le cas, c'est pour peu de temps. Ce n'est donc pas surprenant que l'homme alpiniste ne soit arrivé au sommet que si tardivement. Il est aisé de comprendre que, même avec les équipements les plus perfectionnés, son ascension reste aujourd'hui encore une performance hors du commun.

Les marches d'approche que nous avons effectuées, une en arrivant par le côté du Cerro Torre et l'autre par le Lago Capri, traversent des forêts et longent des falaises où nichent les oiseaux les plus divers. Nous avons en particulier pu approcher un pic bois royal de Patagonie à tête rouge tellement prêt que nous avons pu prendre une video avec notre iPhone. Elle montre très bien le mouvement de sa tête et elle restitue le bruit quand il pique. Le même jour, deux condors probablement en plein flirt, c'était la saison, nous ont survolé de tellement près que nous les avons entendus comme si un cerf-volant nous avait frôlés. Une video a aussi été faite, à voir dans le menu Vidéos.

La dizaine de jours passée à El Chalten nous a donné l'occasion d'effectuer plusieurs autres marches; mais nous n'avons pas réussi à surprendre le huemul, petit cerf, ni le puma. Comme d'habitude avec la faune sauvage, elle nous aura elle certainement observés.

A suivre...