Nous quittons la panaméricaine chilienne, la Ruta 5, à la hauteur de Victoria en bifurquant à l'Est pour traverser la région du Rio Biobio et franchir le Paso de Pino Hachado. En nous approchant des montagnes les grandes cultures et la vigne cèdent la place à l'élevage et à la forêt. Nous sommes de nouveau entourés de sommets couverts de neige.

Nous bivouaquons une nuit au bord d'un lac artificiel situé en pleine forêt. Ils constitue un immense réservoir d'irrigation, et, à cette époque les torrents se jettent dedans avec fracas.

Avec ses 1884 m, le col à passer ne nous effraie pas après les altitudes atteintes sur l'Altiplano. Mais la température tombe au-dessous de zéro la nuit. La route s'enfile peu avant la frontière dans un ancien tunnel ferroviaire dont la voie étroite a été démontée. Son gabarit n'a pas été touché et la circulation ne peut avoir lieu que dans un sens à la fois. Le passage de la frontière se fait sans difficulté et nous franchissons ensuite le col encore complètement enneigé, mais couvert de pins du Chili verts foncés, avec des pommes rosées.

En redescendant vers la plaine, nous décidons de faire un crochet par le parc national de la Laguna Blanca. Il est réputé pour ses colonies de flamands roses et de cygnes à col noir.

Renaud devra marcher plusieurs kilomètres pour approcher le seul cygne à col noir qu'il aura surpris avec ses jumelles et pour le photographier avec son iPhone.

La Patagonie nous accueille en nous emmenant sur une piste d'une centaine de kilomètres qui longe une rivière au bord de laquelle sont construites des maisonnettes bientôt occupées par des pêcheurs de rivière. Le ciel est bleu, la végétation commence à fleurir ou à verdir et les cours d'eau sont gros comme il se doit au printemps. Ce n'est pas la Patagonie pluvieuse et venteuse que nous devrions connaître plus au Sud, c'est la Patagonie des grandes forêts primaires, du soleil et des nuits fraîches. Un pays où, amoureux des forêts du Jura, nous nous sentons immédiatement à l'aise.

A suivre...