La Péninsule Valdes est l'étape animalière incontournable d'un voyage en Amérique du Sud; d'autant plus quand on a rendez-vous avec les baleines franches et leurs petits, pas si petits...

Chevaux de Patagonie, cormorans, guanacos, mouettes, moutons mérinos, pélidos, pingouins de Magellan, sternes, tatous et nous en passons, avec les baleines franches en vedettes principales, les fleurs apportant les premières touches colorées et les nandous en absents de marque; bref, la Péninsule Valdes nous a conquis.

Les divers points d'observation, éloignés les uns des autres au maximum d'une septantaine de kilomètres sont atteignables par des pistes de ripio (gravier) avec un peu trop de tôle ondulée et pas assez de sable; mais nous n'avons pas éclaté le pare-brise ni les phares en croisant des automobilistes qui n'hésitent pas à dépasser largement 60 km/h.

Le centre principal d'information et les centres d'interprétation décentralisés sont particulièrement accueillants et bien organisés. Les sanitaires et les petits restaurants sont proprets. Une note particulièrement élevée à celui de Punta Norte. En plus, les gardes-faune sont d'une amabilité qui tranche agréablement avec l'arrogance de la police routière argentine du Nord du pays. Et, pour couronner le tout, il y a même des endroits idylliques où les camping-cars peuvent passer la nuit au son et à la vue des baleines. Le paradis ne doit pas être loin.

Ce sont les animaux les plus grands qui nous ont le plus impressionnés.

Nous avons trouvé les éléphants de mer très statiques, affalés sur la plage en famille. S'ils ne laissaient pas derrière eux de longues ornières rappelant qu'ils ne peuvent que ramper sur terre, nous aurions pu croire qu'ils attendaient la mer montante pour s'en aller nager et se nourrir. Nous avons appris qu'à la période de l'allaitement, les mères pouvaient passer plusieurs mois sans manger. Nous nous souviendrons de leurs rots caverneux et de leurs pets sonores.

Les lions de mer mâles exercent un contrôle sans relâche sur leur clan. Les plus jeunes se jettant beaucoup à l'eau pour jouer ensemble, il y a un va-et-vient continuel et des croisements de lions n'appartenant pas à la même famille qui provoquent des rugissements des mâles ressemblant à s'y méprendre à ceux des lions des savanes. Contrairement au éléphants, les lions marchent sur leurs nageoires, un peu lourdement c'est vrai; mais ils sont capables de gravir des pentes très raides de plusieurs mètres pour atteindre les plate-formes où ils se tiennent hors de l'eau. Pour aller nager, ils plongent d'une hauteur de deux ou trois mètres.

Et les baleines... Nous recommandons vivement de les approcher en bateau pneumatique avec un guide. Elles sont protégées et observées à Valdes depuis plus de trente ans. Il paraît qu'elles s'approchent spontanément des embarcations par curiosité et par jeu. C'est en tous cas très impressionnant d'en voir plonger une juste pour passer sous le bateau. C'est aussi très émouvant d'assister aux câlins que s'échangent les mères avec leurs petits. Ces-derniers n'hésitent pas à se rouler sur le dos ou contre le flan de leur mère. Le bruit des baleines retombant à l'eau après avoir donné un coup de museau au soleil ou le ronflement de leur respiration résonneront encore longtemps dans nos oreilles. A la Péninsule Valdes, nous pensons avoir vu des baleines heureuses...

A suivre...

PS Sur la photo de la baleine, on peut voir ses fanons briller au soleil. V. aussi la video.